De l’abandon

Temps de lecture estimé: 4 minutes

Salut mon cœur.

Dans les blessures de type affectif que Lise Bourbeau décrit dans son livre « Les 5 blessures qui empêchent d’être soi-même« , elle décrit la blessure d’abandon comme l’une de ces cinq blessures qu’elle a reconnu et identifié.


Dans son livre, Lise associe les blessures à des masques que les blessés portent lorsque la blessure s’active.
La blessure d’abandon est associée au masque du dépendant.

La personne souffrant de la blessure d’abandon, se sentant abandonnée, ou envisageant ou ayant déjà abandonné une situation ou quelqu’un est très souvent dépendante à l’autre. Ou a une béquille sous quelque forme qu’elle soit.

La nourriture, la drogue, l’alcool, le sexe, mais également des diffuseurs de dopamines tels que les jeux vidéos ou encore les réseaux sociaux (naviguer sur les petites vidéos courtes donne des boosts d’adrénaline et de dopamine très addictifs) .

Et souvent, la dépendance à « l’autre ».
Attendre, exiger de l’autre qu’il s’occupe de soi, qu’il soit là pour rassurer, pour se faire sentir aimé, en sécurité.


Cette blessure remonte, comme la plupart des blessures affectives, à un moment de notre tendre enfance où l’on s’est senti abandonné. Que l’abandon ait été effectif, ou que cela soit simplement un délai de la part du parent, occupé à faire quelque chose d’autre à ce moment là, sans réelle intention d’abandonner le poupon, nous l’avons enregistré en tant que tel.

A cet âge, il est aisé de croire que l’on s’apprête à s’éteindre au moindre serrement de cœur.
On a pas les moyens « logiques » et structurels de faire face à un tel évènement.

Et quand une situation, plus tard, résonne et s’approche de cette situation d’abandon, l’enfant blessé en nous s’active et ressent cette peine à nouveau, comme si il allait mourir.

D’un point de vue strictement logique, mental de l’adulte, la situation est totalement différente, cependant tout notre système nerveux s’agite et se met en mode « fuite, combat ou fige ».

Cela prend du discernement pour se rendre compte de ce qui se joue.


La personne qui souffre d’une blessure d’abandon se sent et se pose en victime. Elle est parfois même de type fusionnel. Elle a besoin de présence, d’attention, de support et surtout de soutien.

Elle ne semble pas capable de s’apporter tous ces éléments elle-même.

Et c’est un cercle vicieux, car tant qu’elle se voit victime, prendre responsabilité peut paraître un tel fardeau. Cela peut même paraître injuste et venir réveiller un autre type de blessure affective.


Je me suis souvent retrouvé à observer une farandole de blessures qui s’activaient les unes après les autres.

Je me rejetais, et se faisant, je me sentais abandonné, ce qui me faisait ressentir une profonde injustice, puis je jouissais de façon masochiste de cette douleur humiliante ce qui me faisait me sentir trahis.

Alors, je repartais pour un tour à me rejeter, m’abandonner, etc…

J’ai observé cette farandole se jouer en moi de nombreuses fois, et plus je résistais, plus je souffrais.

En finissant par accepter ces douleurs et ces états d’être, en apprenant et me rappelant qu’ils ne sont que temporaires, et jamais définitifs; que tout passe, tout change, et en renforçant mon lien intérieur avec ma boussole, mon enfant intérieur, mon essence, je suis désormais mieux armé face à ces farandoles.

Elles évoluent également.
Je ne me vois plus victime, je prends ma responsabilité dans mes ressentis et dans l’accueil de ces derniers.

Et le moment où je me sens victime, je sais alors que c’est en rapport avec la douleur d’abandon, et qu’une partie en moi se sent délaissée, seule, en manque de nourriture affective.

J’ai été confronté et ai laissé passer cette douleur suffisamment souvent pour qu’une partie en moi (ma conscience ?) puisse repérer ce qui se joue et m’envoyer un signal d’avertissement.

Je ne suis plus forcément entraîné par la douleur pendant des périodes extrêmement longues où je la refusais.

Comme je m’autorise à la ressentir, pleinement, à avoir mal au point d’avoir l’impression de crever, la douleur ne reste pas et ne fait que passer, libérant de l’espace en moi pour d’autres ressentis.
Pour me permettre d’observer que, non, finalement, je ne vais pas mourir dans l’instant.

Et au passage, me permets, à chaque nouvelle instance d’activation de cette blessure de me rendre un peu plus compte du travail effectué, de la différence d’intensité qu’elle occupe en moi désormais.

Un peu comme regarder une jauge de contenu qui diminue.
Je passe d’un ressenti qui me submerge à un inconfort avec lequel je compose, comme une douleur de plus dans mon corps de quadragénaire.


L’abandon est l’une des cinq blessures décrites par Lise Bourbeau dans son livre.
Cependant, il n’y a pas que cinq blessures.

De plus elle indique, et je souligne également, que l’on peut ressentir une à plusieurs blessures, et à différents degrés d’intensité.

On peut, plus ou moins, se retrouver dans les éléments qu’elle décrit comme communs aux personnes qui souffrent de telle ou telle blessure.

Le livre est intéressant, mais il n’est qu’une étape, pas une solution en soi.

Ne tombes pas dans le piège de décider que souffrir de telle blessure te définis, et utiliser ça comme pansement et explication à tout tes maux.

L’être humain est tellement plus complexe et merveilleux que cela.


A demain mon cœur.

Un commentaire

  1. L’humain est magnifiquement et parfois ubuesquement complexe. Rien ne définit totalement un individu. Chacun à ses propres définitions pour chaque mot, chaque ressenti, chaque élément qui l’entoure et le compose.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.