D’une citation et d’une autre

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Salut mon cœur.

Récemment, j’ai vu cette citation sur internet :

“Until you make the unconscious conscious, it will direct your life and you will call it fate.”

Ma traduction donne :

« Jusqu’à ce que vous rendiez l’inconscient conscient, il dirigera votre vie et vous l’appellerez destin. »

Cette citation est faussement attribuée à Carl Gustav Jung.


The psychological rule says that when an inner situation is not made conscious, it happens outside, as fate.
That is to say, when the individual remains undivided and does not become conscious of his inner opposite, the world must perforce act out the conflict and be torn into opposing halves.

Carl G. Jung, Aion, Christ: A symbol of the self, Pages 70-71, Paragraph 126

Voici une citation sourcée d’un des livres de Carl Jung et qui, semble-t-il, traite du même sujet que la citation d’origine.
Ma traduction de cette citation donne ceci :

La règle psychologique dit que lorsqu’une situation intérieure n’est pas rendue consciente, elle se produit à l’extérieur, en tant que destin.
C’est à dire que lorsque l’individu reste non divisé et ne devient pas conscient des ses oppositions internes, le monde se doit alors de mettre en scène le conflit et d’être déchiré en deux moitiés opposées.

Carl G. Jung, Aïon. Études sur la phénoménologie du Soi.

Je précise bien, la traduction est mienne, l’essai serait disponible aux éditions Albin Michel.
Je reconnais ne pas l’avoir lu, et m’être basé uniquement sur la citation en anglais récupérée sur ce blog (en anglais).


La citation de Jung est bien plus longue que la citation « internet ».

La formulation de la citation de Jung se place dans un cadre plus spécialisé, dans le cadre d’un développement et d’un raisonnement logique.

La citation « internet » est plus percutante, simple à appréhender sans notions complémentaires.
On peut estimer qu’il s’agit d’une simplification de l’idée émise dans la citation de Jung.

Cependant, si on s’y penche un peu, la citation de Jung contient un peu plus de profondeur et de subtilité.


Voici ma tentative d’analyse de ces deux citations de manière un peu plus détaillée :

« Jusqu’à ce que vous rendiez l’inconscient conscient, il dirigera votre vie et vous l’appellerez destin. »
Internet

La responsabilité incombe à « vous », lecteur, de rendre l’inconscient (en vous ?) conscient.
Tant que vous ne le faites pas, cet inconscient « dirige » votre vie, et vous pouvez appeler cet état de fait « destin ».
Vous subissez des épreuves et des situations en tant que victime.

J’ai écris un article au sujet de la signification de la citation pour moi, je ne vais pas refaire/pousser l’analyse plus loin à ce sujet ici, je t’invite à lire cet article si tu veux en savoir plus.


La règle psychologique dit que lorsqu’une situation intérieure n’est pas rendue consciente, elle se produit à l’extérieur, en tant que destin.
C’est à dire que lorsque l’individu reste non divisé et ne devient pas conscient des ses oppositions internes, le monde se doit alors de mettre en scène le conflit et d’être déchiré en deux moitiés opposées.

Carl G. Jung, Aïon. Études sur la phénoménologie du Soi.

Carl Jung parle tout d’abord d’une « règle psychologique », d’une observation devenue théorie qui aurait été testée et confirmée, et tournée en règle. Et elle s’appliquerait dans tout être soumis à la psychologie: les êtres humains.

« une situation intérieure n’est pas rendue consciente »

Quelque chose se joue, en vous, à l’intérieur, et vous ne vous en rendez pas compte, vous n’en avez pas conscience.

« elle se produit à l’extérieur, en tant que destin. »

La situation intérieure se joue donc à l’extérieur de vous.

Le destin, ici, serait l’opposition entre la liberté individuelle du Soi, et les déterminismes intérieurs; les mécanismes liés à la personnalité de l’individu, son histoire, ses défenses, ses traumatismes, son éducation, ses croyances actuelles, etc…

« lorsque l’individu reste non divisé »

Est peut-être un défaut de traduction de ma part.
Je le comprends ici en tant qu’individu non-individué, qui ne fait encore qu’un avec les mécanismes internes qui prennent le dessus.

« et ne devient pas conscient des ses oppositions internes »

Des forces sont à l’œuvre et en opposition dans l’esprit et l’âme de l’individu, mais ce dernier n’en est pas conscient, n’est pas conscient des forces, ni des oppositions qui se jouent en son sein.

« le monde se doit alors de mettre en scène le conflit »

C’est la responsabilité du « monde », de l’extérieur, de l’espace dans lequel on interagit avec les autres individus et espèces de l’existence, de permettre au conflit intérieur de trouver un moyen de se jouer, aux yeux de l’individu.

« et d’être déchiré en deux moitiés opposées »

Le « monde », l’extérieur apparaît alors comme séparé, déchiré aux yeux de l’individu.
Celui-ci croit, alors, à la division des choses et des êtres, et croit que ce sont des forces extérieures à lui qui se retrouvent en opposition.


Un spécialiste de la psychanalyse Jungienne aura probablement bien à redire à cette interprétation.

Cependant, je suis fasciné par le fait que la psychanalyse Jungienne semble si bien se mêler à des notions de spiritualité et des visions plus « ésotériques » de l’existence.

L’autre est un miroir de ce qui se joue en moi. Le monde est un reflet des forces à l’œuvre en mon sein.
C’est une des mécaniques de l’existence à l’œuvre, faisant partie de sa conception même, de permettre que se manifestent dans le monde les oppositions et les forces qui se jouent au sein de chaque individu.

C’est ce qui fait que, d’un individu à l’autre, les perceptions, les expériences, croyances, les mondes que pourtant l’on partage, sont tellement différents.

C’est pour ça que l’on peut avoir les humanistes et les transhumanistes, les introvertis et les extravertis, les bêtes et les intelligents, les fous et les sages, et toutes les nuances et les individus qui peuvent exister entre.


Quand j’essaie de visualiser, de comprendre, d’appréhender ces notions avec mon petit cerveau d’humain, avec mon existence d’humain soumis aux oppositions, à l’inconscient, à la limitation, ça me paraît difficile à embrasser, à comprendre.

Et en même temps, mon intuition me souffle que c’est quelque chose de cet ordre qui prend lieu.
Que même si je n’en saisis pas l’intégralité, j’entrevois un soupçon de la mécanique Divine, quantique, et autres plans qui est à l’œuvre.

Et ça m’émerveille et m’époustoufle.


C’est le troisième article que j’écris inspiré par la citation simplifiée.
J’ai écris un article au sujet de la signification de la citation pour moi, comme je l’indiquais plus tôt.

J’ai également écris à propos de la transmission d’informations erronées, du fait que la citation simplifiée est attribuée à Carl Jung, alors que ce n’est pas le cas.


A demain mon cœur.

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